Abstract
Le colloque international organisé par le Collège de France les 6 et 7 avril 2009 s’est attaché à un grand thème, propre à l’idéologie proche-orientale, celui du « jeune héros » : autre que ces « aînés » auxquels les civilisations traditionalistes du Proche-Orient réservaient généralement le pouvoir et dont l’anthroponymie proclament fièrement l’aînesse, il réussit pourtant la plupart du temps, ou au moins pour un temps, à s’imposer, tant par ses dons personnels que par l’inconstance des dieux qui n’accordent pas leur faveur toujours aux mêmes. Les illustrations en sont multiformes. On a choisi de montrer que la typologie du thème répondait à des critères précis selon les époques. Sur une durée d’un millénaire et demi les différentes façons d’appréhender cette figure correspondent en fait, chacune, à un mode particulier d’attestation. Il n’était pas possible, même en en restant à un niveau régional, d’établir une typologie complète du « jeune héros ». Diverses formes qui tiennent au mythe romancé, le plus souvent sous forme épique, mais aussi au discours historique, ont été étudiées par nos différents contributeurs.
Après une introduction générale (Liverani), la première partie est consacrée aux récits historiques et littéraires de l’ascension réussie ou non du jeune héros à la royauté : Samsî-Êrah, Idrimi, David, Saül et Assarhaddon (Guichard, Durand, McKenzie, Edelman, Marti). Ensuite on trouvera une section sur des jeunes héros non-royaux et pourtant dépeints à l’aide des catégories royales : Samson, Moïse et Daniel (Lemardelé, Römer, Langlois). Deux contributions consacrées à Athalie et Esther (Lemaire, Macchi) abordent le thème de l’héroïsme féminin, et une dernière section s’intéresse aux amitiés héroïques : Gilgameš et Enkidu, David et Jonathan, Achille et Patrocle (Ziegler, Nihan, Jaillard).