Abstract
Le présent ouvrage vise un double objectif: d'une part une description très détaillée du verbe-clé dire en sumérien (du₁₁/e/di), qui peut fonctionner comme un verbalisateur comparable au suffixe français -iser, de l'autre l'apport de cette description à notre connaissance de la grammaire sumérienne en général.
Le Catalogue of Sumerian Literary Texts annoncé par M. Civil n'ayant pas encore paru, l'introduction inclut une liste des compositions sumériennes souvent citées (éditions et nouveaux duplicats ou - pour les compositions inédites - reconstructions du texte). L'Essai de classification des variantes (1.2) est une première tentative de distinguer entre niveaux graphique, grammatical et stylistique; à l'époque paléobabylonienne, l'orthographe était beaucoup moins normalisée qu'on ne l'admet généralement, et le "foisonnement des variantes" ne peut donc être considéré à priori comme une preuve de l'ignorance des scribes ("fautes"!). Dans Le système graphique (2.) sont discutés avant tout les phénomènes d'économie graphique et les différents types de graphies: morphophonologiques, phonétiques, mixtes, historiques, etc. Le corps de l'ouvrage est constitué par le chapitre intitulé Grammaire (3.), où le lecteur trouvera un important complément (174 p.) à la dernière synthèse en date, The Sumerian Language de M.-L. Thomsen (1984). Les "universaux linguistiques" élaborés par les chercheurs en typologie y ont été, dans une large mesure, pris en considération. Non pas la poétique sumérienne, mais l'interaction entre poétique et grammaire ("licences poétiques", etc.) est l'objet du bref chapitre 4. La dernière partie enfin est une étude syntaxique et sémantique de du₁₁/e/di et de ses composés (catalogue des quelque 1400 (!) formes différentes aux pp. 324-368).