Abstract
Au cours de la période d’après-guerre, deux débats sur la responsabilité de guerre des intellectuels japonais eurent lieu. Le premier se produisit en 1946 au sein de deux associations dominant à cette époque le champ littéraire : la marxiste-orthodoxe Shin Nihon Bungakukai (Société littéraire du nouveau Japon) et la « moderniste » Kindai Bungakukai (Société de littérature moderne). Le second débat eut lieu en 1956, entre les membres de la même Société littéraire du nouveau Japon et le groupe réuni autour de la revue Arechi (Terre vaine), proche de la nouvelle gauche. Ces deux débats reflètent les tensions dont le champ littéraire de cette époque était traversé ainsi que la « lutte pour un capital symbolique ». En exposant le contexte sociopolitique et en présentant les différentes positions, le présent article met ces deux débats en examen et fait ressortir la fragmentation et les luttes internes qui secouèrent le champ intellectuel du Japon d’après-guerre en perspective.