Abstract
À la suite d’autres études, on propose ici d’envisager l’amour courtois comme un ensemble de discours, plus ou moins compatibles, ayant pour objet l’amour. Ces discours s’expriment dans tous les genres, en particulier dans la poésie lyrique et le roman, mais il existe aussi des textes normatifs qui proposent, comme le De Amore d’André le Chapelain ou les Jugements d’Amour, un véritable code ou une jurisprudence. La plupart du temps, ces textes sont tardifs et s’appuient, justement, sur la tradition littéraire en place. L’Ars amatoria ovidienne par contre précède l’émergence de l’érotique médiévale et a donc subi une acculturation quand elle a été traduite en langue vernaculaire. Quelques exemples, pris aux différentes versions françaises, montrent ce phénomène de mise aux normes et ses limites.