Abstract
Cette contribution montre que l’inversion des sujets clitiques, quoique très rare en français oral, persiste à un niveau stable. Fondée sur l’examen de 12 corpus de français oral représentant un total de 3.65 millions de mots, l’analyse établit que cette persistance se manifeste dans toutes les configurations syntaxiques (surtout dans les constructions interrogatives mais aussi dans les incises ou après certains adverbes initiaux), et ce, dans les contextes à ‹distance communicative› comme dans ceux relevant de l’‹immédiat communicatif›. Ce résultat contredit les analyses des sujets clitiques du français contemporain français comme simples marques d’accord. Il va à l’encontre des descriptions diglossiques du français contemporain qui attribuent à l’inversion des sujets clitiques un caractère exclusivement standard, voire formel.
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tarting from an empirical analysis of 12 corpora of oral French (3.65 millions token), we show that subject clitic inversion, while exceedingly rare in spoken French, still persists at a low, but stable level. It is found in all relevant syntactic configurations (e.g. interrogative constructions, parenthetic verba dicendi, after certain initial adverbs), in contexts of “communicative distance” as well as “communicative proximity”. This finding represents also a severe challenge to analyses of subject clitics as mere agreement markers. It goes against diglossic approaches to contemporary French that assume an exclusively standard or formal character of subject clitic inversion.