Abstract
Quand il s’agit de sonder la ‘vérité’ d’une œuvre littéraire qui s’inspire de l’histoire, la perspective se focalise presque automatiquement sur l’aspect référentiel et le pôle producteur : l’œuvre dit-elle vrai ou dit-elle faux par rapport à la réalité extratextuelle? Mais le problème du vrai et du faux se pose autant, sinon plus, du côté de la réalité intratextuelle et de la réception. N’y a-t-il pas des lectures fausses ou en tout cas moins vraies que d’autres, violant la cohérence interne de l’œuvre et, partant, sa vérité? C’est cette interrogation qui guidera nos réflexions sur (la réception de) Jan Karski de
Yannick Haenel et HHhH de Laurent Binet. Le vrai débat sur le vrai et le faux se joue, nous semble-t-il, sur le terrain des compétences de lecture exigées par les différents régimes discursifs en jeu.