Abstract
Le gascon est généralement reconnu comme un ensemble de parlers ayant une identité propre. Son statut de langue à part entière est néanmoins souvent mis en cause, ce qui peut s’expliquer par des raisons idéologiques, mais aussi par la physionomie contemporaine des parlers hors zone pyrénéenne, qui connaissent des convergences évidentes avec les parlers languedociens occidentaux. Cette configuration est toutefois récente et se distingue nettement de la réalité médiévale qui fait apparaître une autonomie bien plus marquée du gascon, à l’instar de la situation tardo-antique. Il est vrai que le gascon est sans doute la langue romane attestée dès le Moyen Âge qui a été le moins étudiée pour cette époque, ce qui rend parfaitement opaque sa trajectoire diachronique. Afin de créer une base empirique fiable pour l’étude du gascon médiéval, le présent article répertorie les témoignages textuels actuellement disponibles de cette langue, notamment pour la période avant 1300. Il propose par ailleurs un échantillon de dix-huit paramètres scripturaux pour son analyse surtout grapho-phonétique et étudie de plus près l’ensemble des douze plus anciens textes gascons (avant ca 1200), mis en lumière par Clovis Brunel. Cette étude préparatoire sera suivie d’une analyse philologique et linguistique des principaux genres textuels gascons au Moyen Âge.