Abstract
L’article examine un écrit de Christian Gottlieb Porsch (1733-1781), un philosophe et juriste de Königsberg issu du même milieu académique que Kant et qui présente – selon le titre de son écrit – « une réfutation des raisons de Monsieur le marquis de Beccaria contre la peine de mort ». L’ouvrage de Porsch, même s’il parvient à une conclusion totalement différente de celle de Beccaria, séduit par son absence de toute polémique et par son examen approfondi des arguments de Beccaria, que Porsch expose en détail et auxquels il adhère même sur des points essentiels : le but de la peine, à savoir la prévention, le principe d’une peine aussi douce que possible, le principe selon lequel la peine doit être proportionnelle au dommage causé à la société et le principe de la proportionnalité des peines. Ce que Porsch vise avec sa réfutation de Beccaria, c’est la preuve que ce n’est pas la réclusion perpétuelle, mais la peine de mort qui est la plus appropriée pour dissuader les gens de commettre des crimes capitaux. Les arguments de Porsch étant encore utilisés aujourd’hui par les partisans de la peine de mort, il est toujours nécessaire de les examiner.