Abstract
Au tournant du XXe siècle, Valéry se convainc que l’on ne peut pas représenter l’activité de l’esprit de façon isolée, qu’il est nécessaire de tenir compte de la présence simultanée du corps et du monde. À la place de la saisie binaire des phénomènes, le recours à des structures ternaires introduit, dans les diverses tentatives de modélisation, une vue plus dynamique. La triade formel/significatif/accidentel, appelée aussi les « 3 Lois », aide Valéry à cerner la pluralité des transformations qui, en créant des discontinuités, contribuent au renouvellement de la vie mentale. Ce modèle lui permet de figurer les conditions de possibilité de la pensée puisqu’il offre le moyen de distinguer les effets que les variations de chacun de ces 3 éléments produisent sur le « Tout de la conscience » (C, XII, 722). L’élément accidentel s’interprète dès lors comme un potentiel inexploré.