Abstract
Dans les œuvres de Tolkien (The Lord of the Rings), de Eddings (The Belgariad et The Malloreon), Marion Zimmer Bradley (The Mists of Avalon) et Pierre Grimberg (Le Secret de Ji), le nom de Prométhée n’apparaît jamais. Pourtant, une lecture mythocritique permet d’en déceler la présence sous les traits des magiciens. En dressant la liste des mythèmes propres au mythe de Prométhée, on s’aperçoit que tous ou presque se retrouvent dans les œuvres suscitées, certains amplifiés, d’autres au contraire minimisés. Le mythe a besoin d’un personnage principal mais aussi des autres, dans le cas qui nous concerne, de Zeus, de Pandore, d’Épiméthée et des hommes. Or ces personnages secondaires figurent aussi dans les œuvres contemporaines, le plus souvent avec les mêmes attributions, et bien sûr quelques variations. Ces œuvres semblent avoir des difficultés, dans la culture judéo-chrétienne, à concilier en un seul personnage toutes les caractéristiques du Titan. Dès lors, on assiste parfois à un dédoublement de Prométhée en deux pôle, l’un plus sombre que l’autre, mais chacun possédant en lui, en des proportions différentes, les tensions et les particularités du fils de Japet.