Abstract
Près de deux décennies après l’adoption des premières lois sur les procréations médicalement assistées (PMA) en Europe, on constate encore des divergences profondes entre les pays du Vieux Continent en ce qui concerne les réponses légales à apporter à ces nouveaux défis. Dans ce contexte, cet article se concentre sur la question du diagnostic préimplantatoire (DPI) afin de mettre en évidence les positions inconciliables qui existent entre les pays qui ont décidé d’autoriser cette technique et ceux qui y sont toujours opposés. En même temps, il vise à montrer que, chez les pays ayant autorisé le tri d’embryon, on observe une tendance nette à élargir de plus en plus les indications du recours à cette technique.
Cela pose dans toute son acuité le problème de la «pente glissante», c’est-à-dire du risque de s’engager, sans le vouloir, dans un processus aboutissant à des conséquences de plus en plus pernicieuses pour l’ensemble de la société. Dans le cas du DPI, le risque majeur est de se trouver dans une course imparable vers une nouvelle forme d’eugénisme. De toute évidence, le débat autour du DPI dépasse de loin le cadre d’une discussion sur une technique complémentaire des PMA, mais implique des choix de société fondamentaux dont il faut être conscient dès le départ.